Tontine sexuelle 2.0, la nouvelle forme de débauche qui s’entretient sur les réseaux sociaux

Article : Tontine sexuelle 2.0, la nouvelle forme de débauche qui s’entretient sur les réseaux sociaux
Crédit: BONBARO ZINZIN BZ
22 mars 2021

Tontine sexuelle 2.0, la nouvelle forme de débauche qui s’entretient sur les réseaux sociaux

Une nouvelle forme de prostitution étale ses tentacules sur les réseaux sociaux en l’occurrence: WhatsApp. On parle de la *tontine sexuelle ou “tontine du sexe” dont la gestion se fait en ligne entre les prostituées et clients. Cette nouvelle pratique qui prend de l’ampleur est la conséquence des formes de violences à l’égard des jeunes filles sur les réseaux sociaux, et ne favorise pas un bon environnement pour les adolescents et jeunes.

*Ici, tontine signifie une association de personnes qui cotisent à une caisse commune, dont le montant revient à tour de rôle à chacune d’elles.


Le phénomène étale ses tentacules. Les jeunes filles et garçons font des levées de fonds sur les réseaux sociaux. Dans les fora, un homme a droit à deux femmes, la participation est de 2100 francs chaque trois jours et par personne, pour bénéficier de deux femmes aux choix qui encaissent les tontines. Le nombre des membres varie d’un groupe à un autre. Au minimum, il y a 15 membres, dont 10 garçons et 5 filles. Si le tour de l’homme qui doit ramasser la tontine arrive, celui-ci rentre en contact avec une fille de son choix pour un rendez-vous sexuel dans une chambre de passage ou dans un hôtel.

L’influence du phénomène sur les adolescentes en ligne

Le numérique offre aux jeunes des espaces leur permettant d’initier des actions de plaidoyer et de mobilisation sociale pour défendre leurs droits en matière de santé sexuelle et reproductive. Dans le même temps, sur les réseaux sociaux, on retrouve d’autres espaces où les filles échappent à tout contrôle social et sont ainsi exposées à plusieurs menaces. Il s’agit par exemple, du harcèlement sexuel, du proxénétisme en ligne, de la participation à des rencontres autour du sexe, des rencontres avec des inconnues aux intentions douteuses, de l’exhibitionnisme, l’exposition de la vie privée et familiale, la prostitution, la consommation de la pornographie, etc. En effet, les violences en ligne peuvent prendre plusieurs formes : publication de propos ou d’images sexistes, surveillance à l’insu de la victime, etc.

Tout ceci révèle un caractère d’influence sur les jeunes adolescentes. Par exemple, une jeune fille qui tombe sur un espace de sexe en ligne est d’une manière ou d’une autre psychologiquement incitée à la débauche ou à la consommation de drogues et l’alcool. Si la fille n’a pu contrôler ses impulsions ou sentiments, elle acceptera. Et nos sœurs sont les plus victimes de ces nouvelles tendances sur le web social qui, quand même, permet parfois de faire des dénonciations avec des hashtags.

Caricaturiste: BONBAZARO ZINZIN BZ

« Je suis tombé sur une invitation d’un groupe WhatsApp Tontine sexuelle »

Un soir après une émission à la radio, je me suis introduit dans notre salle de production dans le but de discuter avec les techniciens. Après avoir trouvé une chaise dans la salle, je n’ai pas hésité à m’asseoir tout en plongeant le visage dans mon smartphone. Quelques instants, un message WhatsApp provient d’un frère. Je tombe sur un autre transféré dans un groupe où on invite à faire de la tontine sexuelle. Le lien du groupe est intitulé,  » Tontine pipe ou lèche « .
De la tontine sexuelle ? Donc, c’est vrai, cette affaire m’écrirais-je d’une vive voix.
Hein! Répondirent en chœur les collègues présents.
Sans doute, ils étaient étonnés de la pratique dont nous avons appris tous l’existence sur les réseaux sociaux.
Comme Marcelin GBAGUIDI, d’autres collègues ont demandé à voir le lien d’invitation transféré avant d’y croire. Entre nous, le débat a été engagé sur le nouveau phénomène social à travers le 2.0 .

Que devons-nous faire face à la problématique ?

En réalité, le monde fait d’importants progrès en matière de numérique. Et, si nous ne prenons pas les taureaux par les cornes, ces nouvelles formes de violences à l’égard des femmes sur les réseaux sociaux, vont tordre le coup au travail qui s’est fait sur l’égalité des sexes jusque-là. Alors, le gouvernement béninois peut adapter les dispositifs juridiques de protection des droits des filles à un mieux-être sexuel et reproductif à l’internet : la Loi n° 2003-04 du 03 mars 2003 relative à la Santé Sexuelle et à la Reproduction, la loi n° 2006-19 du 5 septembre 2006 portant répression du harcèlement sexuel et protection des victimes en République du Bénin, etc.

 Étudier les questions liées à l’accès des adolescents ou jeunes à l’internet tout en élaborant des programmes d’études qui tiennent compte de nos réalités socioculturelles et technologiques,
Les médias doivent revoir leur politique de diffusion et insérer des émissions éducatives en amenant les jeunes à mieux s’approprier des avantages de l’internet au lieu du côté négatif de la chose,
Et, pour finir, les parents doivent jouer le rôle qui est le leur en préparant leurs enfants surtout les mineurs à faire face aux nouvelles technologiques,

Internet est la quatrième révolution économique au monde. Aujourd’hui, des milliers de jeunes utilisent cet outil pour qui présente des milliers d’avantages. Il est important que les jeunes s’en servent à des fins utiles, plutôt que d’en faire un espace qui détruit surtout la dignité des femmes. Jeune ! Commençons par refuser les tontines sexuelles.

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Commentaires

Caroline ODOU
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C'est quoi ça encore ?? quand je crois que plus rien ne peut m'étonner sur les réseaux sociaux, d'autres informations me font tomber plus bas dans les mes idées des réseaux sociaux. Dieu où va le monde ?? Et c'est toujours la femme l'instrument de destruction. Dieu prend pitié de nos sœurs et nos enfants

Caroline ODOU
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C'est pitoyable et honteux de voir la femme tel un objet inutile et vil

Emmanuel Kossivi ESSEH
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Hummmmm, je suis dépassé