Une pensée aux « femmes dans l’ombre »

Article : Une pensée aux « femmes dans l’ombre »
Crédit: Isaac Houngnigbe
6 mars 2023

Une pensée aux « femmes dans l’ombre »

En Afrique, les femmes non instruites constituent une grande partie de la gent féminine que celles instruites ou directrice d’entreprises. Ces femmes sont le noyau de la famille et participent activement à l’économie. Mais, elles souffrent le martyre quotidiennement dans nos villes et villages. Pour le bonheur des enfants, nos mères se tuent mais se régalent toujours d’espoir d’un avenir radieux. Aujourd’hui, je rends hommage aux femmes qui nous tiennent, à qui nous devons nos réussites. Il s’agit des ‘’femmes dans l’ombre.’’

La vie des « femmes dans l’ombre »

Crédit Photo : Isaac Houngnigbe Une femme devant son étalage Ablo

Ces femmes sont les premières à se réveiller tôt, et à se coucher tard. Parcourir des kilomètres de routes dégradées avant de se rendre aux marchés, aux champs, ou parfois pour avoir accès au liquide précieux (eau potable), sont de véritables difficultés auxquelles elles font face dans un silence assourdissant. L’autre cliché de femmes dans nos villages, est celle des qui portent sur tête, ou sur la selle de leur bicyclette de fagot lourd et autres au retour des champs.

En villes, « les femmes dans l’ombre » existent.
Nous en voyons dans nos maisons, quartiers ou marchés. Au marché Dantokpa, elles sont une référence. Certaines d’entre elles sont vendeuses de pur water, de pain … D’autres s’activent chaque matin à nous servir nos nourritures préférées (Abôbô, Atassi, Pâte…) qu’elles vendent sous un soleil de plomb. Les problèmes qu’elles rencontrent en une journée de vente avec les clients (hommes) nous n’avons pas idée. 

Pourquoi les femmes dans l’ombre se battent ?

Justement, c’est pour nourrir le foyer (les enfants surtout). Ces femmes, je les appelle « Femmes dans l’ombre ». Les femmes qui se battent jour et nuit, pas comme les autres et qui sont inconnues du grand public. Elles n’ont rien à envier à celles qui sont dans les bureaux en ville. Et qui sont maîtresses de la grande désinvolture, et la paresse dans les structures étatiques.

Crédit Photo : Sea Pacome

Les femmes dans l’ombre, sont celles qui s’attellent jour et nuit pour le bonheur des enfants. Derrière cette recherche perpétuelle de paix pour le cocon familial, elles participent à la croissance de l’économie nationale. Car plusieurs d’entre elles exercent dans le secteur informel. Au Bénin, le secteur informel représente plus de 50 %. C’est sans doute elles qui façonnent d’une part notre économie. À dantokpa, celles qui possèdent ou pas une boutique remplissent les caisses de la Société de gestion des marchés autonomes (SOGEMA) à travers le paiement des tickets. Et, dans nos quartiers, devant leurs étalages, elles sont aux trousses des agents d’impôts.

La femme dans l’ombre et la femme instruite

Ces femmes ne sont pas celles qui passent de longueur de journée dans un bureau climatisé.

  • Elles ne comprennent pas les grandes notions du droit comme Marie Élise Gbedo.
  • Elles ignorent ce que vous appelez « Féminisme »
  • Elles n’apparaissent pas dans les grandes instances de décisions,
  • Elles ne sont pas de la classe « Caste » dont Frantz Fanon fait cas dans son œuvre « les damnés de la terre »,
  • Faby I. Amazone dira que ces femmes vivent un « Mal masqué en résilience », puisque malgré elles, plusieurs sont battues psychologiquement, et physiquement par leurs maries…

La plus grande différence entre elles et les autres est qu’elles ne sont pas instruites. Leurs conditions de vie sociales restent indifférentes des femmes de la classe moyenne. Et pourtant, nos mères se battent. Et, les résultats semblent apparaître dans l’ombre.

C’est pourquoi je les appelle « les femmes dans l’ombre ». Bonne fête à nos mères qui souffrent dans l’ombre. D’ailleurs, elles ne savent rien du concept 08 mars. Elles se contentent de vivre au quotidien.



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