CCRI John Simith Ouidah, le premier centre de rencontre internationale en afrique Subsaharienne s’ouvre aux acteurs du monde culturel

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21 juin 2021

CCRI John Simith Ouidah, le premier centre de rencontre internationale en afrique Subsaharienne s’ouvre aux acteurs du monde culturel

Le premier centre culturel de rencontre internationale subsaharienne s’ouvre pour les acteurs du monde culturel au Bénin. Le Centre culturel de rencontre internationale John Smith a été inauguré sous la houlette du ministre du tourisme, de la culture et des arts Jean Michel Abimbola dans la ville de Ouidah. Un centre de sauvegarde et de promotion du patrimoine culturel béninois. Cette cérémonie d’inauguration est suivie d’une exposition dénommée « Femmes & Esclavage ». 


La ville historique Ouidah porte désormais le premier centre culturel de rencontre internationale d’Afrique subsaharienne. Inauguré sous la houlette du ministre du tourisme de la culture et des arts Jean Michel Abimbola, le centre abritant l’ancien tribunal colonial de Ouidah entend sauvegarder ce patrimoine historique en le mettant au cœur d’une dynamique d’animation, d’expression et de développement du territoire. Et, la sensibilisation aux spectacles vivants. Dans son discours d’ouverture, Janvier Nogloi, Directeur du CCRI a fait savoir que la culture favorise l’épanouissement de l’individu et construit les hommes et les femmes de demain. Malheureusement, le secteur culturel est miné par l’existence d’infrastructures de production, promotion, et de diffusion d’œuvres artistiques et culturelles. C’est dans cet ordre d’idée, pour répondre aux difficultés qu’éprouvent les artistes, l’idée de création d’un centre est apparue depuis 2011.

Un espace de mémoire collective et de création culturelle

Ce projet culturel a pour objectif de faire du CCRI John Smith, un lieu d’accompagnement, de soutien aux associations locales pour la mise en œuvre de projets culturels ou associatifs, un lieu de référence en terme de qualité de programmation pour les jeunes publics, et la jeunesse de Ouidah, et d’attention aux enjeux de parité et d’émancipation. Le CCRI John Smith contribuera au renforcement du rayonnement culturel et touristique et à la dynamisation des activités touristiques de la ville. La diffusion d’une meilleure connaissance de la mémoire de l’esclavage dans une perspective historique et contemporaine auprès du jeune public et des habitants. Ce centre, dont la signature de la convention de partenariat a été autorisée en conseil des ministres le 17 juin 2020. Le cadre qui offre une bonne condition de vie professionnelle aux artistes est doté d’une salle d’exposition, résidences de création, théâtre de verdure, un restaurant etc.

Par ailleurs, pour le ministre du tourisme, de la culture et des arts Jean-Michel Abimbola, la ville de Ouidah doit se réjouir de ce centre. « Car c’est un acte majeur, et privilège qui lui permettra en lien avec les nombreux autres projets dont elle bénéficie du gouvernement de mieux mettre en valeur son patrimoine tangible et intangible ». Le ministre, pour finir à inviter les artistes à prendre comme refuge le CCRI pour mieux produire des œuvres inédites pour le bonheur des amoureux de l’art afin de faire de Ouidah le pôle touristique du Bénin, une vision du gouvernement béninois.

Qui est John Smith ?

John Smith a été inhumé dans les locaux de l’ancien Tribunal colonial de la ville de Ouidah devenu qui abrite le Centre culturel de rencontre internationale CCRI John Smith. Il est le petit- fils d’un esclave ayant quitté le Bénin sur le dernier navire négrier et devient le maire de la ville de Prichard (Alabama). De son vivant, l’homme a souhaité être inhumé à Ouidah. Ce projet culturel de développement territorial tire son nom donc, d’une des figures emblématiques de l’histoire de la traite négrière. Une histoire immortelle où près de deux (02) millions d’Africains ont été déportés depuis son port, réduits en esclavage dans les plantations du nouveau-monde.

Vue partielle du tombeau de John Smith Crédit Photo: Merveil Bossou

Le jeune artiste Emérick Boby apporte une touche particulière à l’Expo Femmes & Esclavage

L’inauguration du Centre culturel de rencontre internationale CCRI John Smith s’est ensuivie d’une exposition qui retrace les mémoires de la traite transatlantique. Et, le parcours des femmes dans cette lutte mémorielle. L’expo « Femmes et esclavage, vies et combats pour la liberté », vise à faire connaître la place et le rôle de la femme dans les traites et les esclavages, de l’Antiquité à nos jours. Cette exposition met en lumière les femmes amazones et renseigne les clés de compréhension de l’histoire. Aussi, à déconstruire les stéréotypes afin de mieux lutter contre toutes formes de d’esclavages et de violences actuelles contre les droits de femmes.

Dans cet élan, l’œuvre proposée par le jeune artiste plasticien Emérick Boby fait sensation. Intitulée OUIDAH 1675, à travers ce chef d’œuvre de Ballo Oboubé Yannick Brice Emérick, retrace le parcours tumultueux d’une femme esclave avec son enfant, capturée et enchainée sur la route des esclaves à Ouidah, qui mène aux bateaux négriers. Une œuvre commémorative, debout, illustrant la douleur des femmes à l’époque. Le jeune artiste plasticien dont le talent s’exprime et étonne à chaque exposition, a composé cette œuvre à base d’objets et déchets du monde contemporain: capsules, boîtes de conserve de tomate, pièces de moto et tôle. Emérick Boby entend redonner de la vie aux objets recyclés, tout en participant à la protection de l’environnement. Il traite des thématiques liées aux droits de la femme, de l’enfant, de la pollution et du changement climatique.

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